ſe préſente une infinité d’affaires qui
ne peuvent être décidées que ſur l’avis
d’un Medecin : ils répondirent
qu’ils n’en avoient pas beſoin. Il en
fût de même de tout ce qu’ils purent
leur propoſer : fortifiés dans leurs
préventions contre eux, ils regardoient
comme ſuſpect tout ce qui venoit
de leur part : neanmoins pour
que le Public ne ſouffrit pas de l’entêtement
des uns, & du reſſentiment
des autres ; les Medecins voyant
qu’ils n’étoient pas écoutés, & n’ayant
d’autre vûë que le bien public, crurent
ne pouvoir rien faire de mieux
que de leur remettre le Traité de la
peſte par Ranchin, qui contient tous
les Reglemens de Police pour les
tems de contagion. La ſuite fera voir
l’uſage qu’ils ont fait de ce Livre.
Le ſeul Medecin de la Ville, qui fût écouté des Magiſtrats, ce fût Mr. Sicard, qui ayant refuſé de viſiter les malades, & voulant ſe rendre utile par quelque endroit, fût leur propoſer un moyen de faire ceſſer la peſte, leur répondant du ſuccés, pourveu qu’on executât ce qu’il diroit. La propoſition étoit trop favo-