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CHAPITRE TROISIÈME

dépenser pour le voyage, mais qu’une fois arrivé à sa destination qui était encore inconnue, il ne recevrait que cinq copecks (vingt centimes) par jour pour sa nourriture. On ne lui permit pas de faire ses adieux à ses frères, et il ne put parler qu’au sous-prieur, auquel le commissaire enjoignit par ordre supérieur de remplir les fonctions de prieur jusqu’à nouvelle décision.

Les dominicains furent très effrayés de cette arrestation, disant qu’ils n’en connaissaient aucunement la cause. Ils craignaient qu’il ne leur fut plus permis à l’avenir de choisir leur prieur parmi eux, et que le gouvernement ne leur en imposât un d’office pris parmi les prêtres séculiers.

L’abbé desservant l’égtise de Malte me raconta comme cause probable de cette arrestation les faits suivants :

Les moines du couvent de Polotsk, ayant découvert dans l’église les reliques d’un frère qu’ils espéraient faire canoniser, en écrivirent au prieur de Sainte-Catherine, qui, au lieu d’en référer au ministre de l’intérieur, s’adressa directement au Saint-Père. De Rome on demanda l’envoi des documents concernant ces reliques, et le prieur de Sainte-Catherine chargea celui de Pétersbourg d’en faire la recherche et d’écrire la vie du religieux défunt. Le gouverne-