Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 2.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
MES SOUVENIRS

vaux de ce port. Sébastopol était en quelque sorte Malte en grand ; sa position était admirable, les vents y étant favorables non moins pour rentrée que pour la sortie des vaisseaux ; les eaux n’y gelaient pas comme à Cronstadt.

Les travaux de fortification étaient très considérables et presque terminés. Il y avait dans cette place environ vingt-cinq mille hommes toujours prêts à être embarqués et jetés sur un point quelconque, sans affaiblir les forces nécessaires pour l’intérieur. On comptait en tout deux divisions navales dans la mer Noire. L’Empereur devait assister aux évolutions de onze vaisseaux de ligne, de quatre frégates et d’un nombre considérable d’autres navires. Les bâtiments étaient beaux, mais mal montés. Ils sortaient des chantiers de Nicolaïeff, où les travaux étaient très animés.

D’importantes fortifications avaient été également exécutées sur d’autres peints de l’empire. À Kieff, comme le Dniéper ne peut, à cause des débordements, être traversé par les troupes dans toutes les saisons, on construisait un pont suspendu qui devait coûter deux millions et demi de roubles argent, dix millions de francs, et qui devait être fortifié par de formidables têtes de pont. On faisait dans tout le midi de l’empire de grands préparatifs de dépense.