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CHAPITRE PREMIER

ments dans la cérémonie de l’inauguration des statues de Casimir Delavigne et de Bernardin de Saint-Pierre.

« La muse de son foyer n’a rien perdu du talent et de l’esprit que vous lui avez connus comme nous ; elle jouit d’un bonheur sans mélange. Sa fille, Mme Lachaud, est une jeune femme pleine de piété, de grâce et de modestie ; sans être ce qu’on appelle une beauté, elle a ce que de très belles femmes n’ont pas. Quand ses deux enfants sont sur ses genoux, toute sa personne rappelle à la pensée l’une des Vierges de Raphaël qui regarde avec amour l’Enfant Jésus.

« Je me sens aller avec vous au cours de mes idées, mais je sais que le nom d’Ancelot vous est cher et qu’un souvenir de France ne peut être qu’agréable à un exilé comme vous car même les plus beaux pays du monde seraient des terres d’exil pour des personnes privées comme vous du bonheur de respirer l’air du pays natal.

« Hier encore j’ai parlé de vous avec Ancelot ; il me charge de vous saluer de nouveau avec affection.

« Adieu, Monsieur le comte ; je suis heureux d’avoir eu l’occasion d’apprendre à vous connaître et d’avoir des rapports avec un aussi aimable correspondant que vous Recevez tous les compliments d’un vieillard de quatre-vingt-quatre ans dont le cœur palpite