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MES SOUVENIRS

Voici le texte de cette lettre de Massimo d’Azeglio ; les passages en italique sont ceux qui ont été soulignés ou marqués au crayon par l’Empereur.


Rome, 11 et 14 mars 1859.


« Mon cher ami,

« Je suis à Rome depuis dix jours, sans avoir pu trouver le moment de m’asseoir pour écrire. Ce ne sont pas les difficultés de ma mission qui m’ont pris mon temps, mais bien les empressés qui pleuvent sur moi du matin au soir. À la lettre, on ne me donne pas le temps de m’habiller. Enfin, aujourd’hui, j’ai tiré le verrou et je ne veux pas tarder un instant à répondre à votre bonne lettre. Elle contient une parole qui excite en moi des sentiments que j’ai besoin d’exprimer, et je vous prie de vous en rendre l’interprète auprès de S. M. l’Empereur. Je me sens pénétré envers lui de la plus vive reconnaissance pour l’attention qu’il a daigné prêter à mes observations sur les affaires actuelles. Pour ce qui se rapporte à l’Italie, elles sont le fruit d’une longue expérience, ainsi que d’études suivies ; elles sont en outre l’expression de convictions sincères. C’est là tout leur mérite. Encouragé par une si haute bienveillance, je ne saurais m’arrêter. Je continue