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MES SOUVENIRS

France serait moins sûre d’y faire prévaloir ses vues que si elle n’avait jamais tiré l’épée. Il est donc de la dernière évidence qu’il n’est pas de son intérêt de chercher à résoudre toute seule par la force de ses armes la question italienne. Une telle résolution serait d’ailleurs une contradiction flagrante avec les principes que S. M. l’empereur Napoléon III a solennellement déclaré vouloir être la base de ses relations avec les autres puissances et qu’elle a si religieusement observés jusqu’ici. Après avoir manifesté le désir de faire entrer dans le droit des gens cette règle qu’aucune guerre ne puisse désormais éclater que la légitimité de ses causes n’ait été préalablement discutée dans un congrès européen et que celui-ci n’ait épuisé tous les moyens de conciliation, il n’est pas probable que la France, reniant tout à coup cette noble pensée, déclare brusquement la guerre à l’Autriche sans que celle-ci ait ouvertement violé quelque traité et uniquement pour hâter l’arrangement des affaires d’Italie.

« En résumé, il est hors de doute que de toutes les nations du monde la France est celle qui professe les plus vraies et les plus vives sympathies pour l’Italie et en particulier pour le Piémont, celle qui sera toujours prête à les protéger, à les défendre, a faire pour eux des sacrifices. Mais jamais elle ne