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MES SOUVENIRS

qu’elle porte avec impatience et pour constituer sa nationalité. Elle n’a réussi dans aucune, mais ses malheurs ne l’ont pas abattue, et chaque année elle est prête à recommencer une nouvelle lutte, elle n’attend qu’une occasion favorable pour tenter de nouveaux efforts. La valeureuse Italie est donc aujourd’hui dans un état de fièvre et de maladie qu’il faut secourir au plus tôt ; secourons-là en évitant même, si cela est possible, la guerre, car son premier résultat serait de ruiner ce beau pays qu’il faut délivrer.

« Il semble, par conséquent, qu’elle devrait être bien convaincue de son impuissance ; il n’en est pas ainsi cependant. Sans parler de ce chimérique et incorrigible parti qui se donne le titre de républicain unitaire et que ses excès ont désormais voué à l’exécration de tout ce qu’il y a d’honnêtes gens en Europe, sans parler de ce parti qui croit pouvoir, à lui seul, sauver un jour l’Italie, il y a le royaume de Sardaigne, qui, se sentant fort de la protection que la France et l’Angleterre lui ont accordée et plein de sécurité derrière le rempart que ces deux puissances lui font contre l’Autriche, est devenu le quartier général de l’indépendance italienne, où se prépare depuis dix ans une nouvelle expédition en Lombardie. Il n’attend évidemment qu’une occasion favorable