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MES SOUVENIRS

brutalités de la police. » On comprend que Vernet le lendemain fut exact au rendez-vous, et après une conversation assez longue sur les pièces nouvelles qu’on donnait alors à Paris, il reçut du Tzar une belle boîte d’or ornée de son portrait et enrichie de diamants. On pense combien le grand artiste lui en fut reconnaissant. Il la rapporta précieusement en France, la montrant à tout le monde et racontant avec son esprit habituel cette jolie histoire, la plus intéressante de son passage à Saint-Pétersbourg en 1840[1].

Pendant mon intérim j’eus l’occasion de rendre un léger service à un des plus anciens membres de l’Académie française qui s’était adressé à moi.

« À Monsieur le comte de Reiset, chargé d’affaires de France à Saint-Petersbourg.


« Octobre 1852.
« Monsieur le comte,

« J’ai recueilli chez moi David Melcon, le plus jeune frère de Son Excellence Jean David, premier drogman de Sa Hautesse le schah de Perse. Ce dernier écrivait il y a trois ou quatre mois à ses parents de Smyrne qu’il allait partir de Téhéran pour une mis-

  1. Vernet est mort en 1848 à Paris.