Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 2.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
MES SOUVENIRS

avait ranimé et entretenu en les réunissant sous la dénomination caractéristique de royaume d’Italie et en leur accordant un gouvernement indépendant à bien des égards et tout à fait distinct. Aussi dans ses premières proclamations l’Autriche annonça-t-elle explicitement l’intention non seulement de respecter la nationalité italienne, mais encore de lui faire de plus amples concessions qu’elle n’en avait eu de la France même. À l’entendre, cette nationalité n’aurait pas désormais de plus sincère partisan, ni de plus ferme soutien que la maison de Habsbourg. La conduite du cabinet de Vienne ne tarda pas à démentir ce séduisant langage, qui n’avait eu d’autre but que de ménager une transition au retour de sa domination et de la faire accepter sans troubles ni secousses. Les populations se résignèrent en effet et passèrent sans trop se plaindre du régime français au régime autrichien qui commençait par de si belles promesses. Mais elles s’aperçurent bien vite combien ces promesses étaient illusoires ; elles virent bientôt qu’elles dépendaient entièrement de Vienne pour les plus petits détails d’administration comme pour les plus hautes questions de gouvernement, que le titre de vice-roi dont était décoré l’archiduc qu’on avait mis à leur tête ne lui donnait en réalité pas plus de pouvoir qu’à un simple gouverneur, et que ce titre