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MES SOUVENIRS

dit : « Vous verrez ce soir le corps diplomatique ; mais si cela vous intimide, vous ne serez pas obligée de parler à tous. – « Je compte bien leur parler, répondit la princesse ; c’est un devoir pour moi, je le ferai. »

J’ai assisté à l’ouverture des Chambres ; elle était très joliment habillée en soie rose. Lorsque l’Empereur parla de son bien-aimé cousin, je remarquai qu’elle s’était agitée avec satisfaction sur son fauteuil. Il y avait toujours aux abords du Palais-Royal grande foule pour l’apercevoir. Lorsque je suis allé m’y inscrire, les gamins montaient sur les épaules des bourgeois afin de mieux voir dans les voitures.

Le mariage du maréchal Pélissier, duc de Malakoff, avec une cousine de l’Impératrice avait eu lieu quelque temps auparavant. Il défrayait la malignité publique. On racontait que le maréchal, le soir de ses noces, en prenant congé de l’Empereur à une heure du matin, lui avait dit : « Sire, soyez assuré que je vais faire mon devoir. Les mauvais plaisants ajoutaient que l’Impératrice ayant fait prendre le lendemain des nouvelles de sa cousine, il lui avait été répondu : « M. le maréchal va aussi bien que possible, mais pour Mme la maréchale, elle est toujours dans le même état. On prétendait que la duchesse de Malakoff était fort peu heureuse à