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CHAPITRE DOUZIÈME

avec des princes appartenant aux anciennes maisons souveraines.

L’oncle de Votre Majesté, ajoutait-il dans cette longue et curieuse lettre, rédigée avec tant d’art et si documentée, le roi Victor-Emmanuel avait quatre filles, modèles de grâce et de vertus.

Eh bien ! quels furent les résultats de leur mariage ? La première, et ce fut la plus fortunée, épousa le duc de Modène, associant son nom à celui d’un prince universellement détesté. Votre Majesté ne consentirait certes pas à un tel mariage pour sa fille.

La seconde de vos tantes épousa le duc de Lucques. Je n’ai pas besoin de rappeler les effets de ce mariage. La duchesse de Lucques a été et est malheureuse autant qu’on peut l’être au monde.

La troisième fille de Victor-Emmanuel monta sur le trône des Césars, c’est vrai ; mais ce fut pour s’unir à un mari impuissant et imbécile, qui dut en descendre ignominieusement peu d’années après.

« La quatrième enfin, la belle et parfaite princesse Christine, épousa le roi de Naples. Votre Majesté connait certainement les traitements grossiers auxquels elle fut exposée et les déplaisirs qui la conduisirent à la tombe avec la réputation d’une sainte et d’une martyre. Sous le règne du père de Votre Ma-