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CHAPITRE ONZIÈME

cette femme pour laquelle je cherche à être aimable ? C’est la comtesse Walewska, et l’enfant est le fils de mon mari. »

Le 7 mai 1857, j’assistai à une fête champêtre donnée à Villeneuve-l’Étang en l’honneur du grand-duc Constantin et du duc de Nassau. L’Empereur et l’Impératrice y arrivèrent en calèche découverte avec la grande-duchesse Stéphanie. Un lunch était servi sous une grande tente, ornée de fleurs, en face de l’étang. Une seconde tente était préparée un peu en arrière avec une table de cent couverts. J’étais assis entre la fille du ministre d’Autriche et Mlle Louise Magnan, qui avait aussi pour voisin M. Golovine, un des chambellans du grand-duc Constantin. Après le déjeuner, on fit sur l’étang une partie de périssoire, petit bateau à la mode dirigé avec une seule rame ; le moindre mouvement peut le faire chavirer. L’Empereur fit gravement le tour de l’île sur cette embarcation. Le grand-duc Constantin et les autres invités le suivaient des yeux. Le prince de Reuss, Galiffet et moi suivîmes son exemple. Le comte de Montebello, aide de camp de l’Empereur, voulut en faire autant, mais il tomba dans l’eau au milieu d’éclats de rire. L’Impératrice et plusieurs dames montèrent dans d’autres embarcations moins dangereuses. L’Impératrice voulut conduire elle-