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CHAPITRE ONZIÈME

Cloud de petits bals et de petites soirées auxquels assistaient les femmes de chambre des dames d’honneur. L’Impératrice, toujours simple et bonne, y paraissait quelquefois un instant pour voir si on s’y amusait bien.

Malgré sa grande affabilité, l’Impératrice avait parfois un peu de raideur vis-à-vis des femmes des dignitaires de la cour. À un bal des Tuileries, la comtesse Walewska, dans un état de grossesse très avancée, arriva en retard. On entendit l’Impératrice dire à haute voix : « J’espère qu’elle ne trouvera pas facilement de place pour s’asseoir. Pourquoi ne pas être exacte comme tout le monde ? » Elle n’admettait pas non plus que celles de ses dames d’honneur qui n’étaient pas de service manquassent à une seule des fêtes des Tuileries. Elle leur avait fait réserver une banquette pour bien constater leur présence.

Je revis à l’ambassade d’Angleterre M. de Seebach, gendre du comte de Nesselrode. Il me dit que les dispositions étaient bien changées à Pétersbourg, que l’empereur Alexandre ii désirait sincèrement la paix, et que le grand-duc Constantin lui-même était devenu fort modéré. Le peuple, au contraire, aurait voulu la continuation de la guerre.

Le 29 janvier, je rencontrai au bal des Tuileries M. de Beauchesne, l’historien de Louis xvii.