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CHAPITRE DIXIÈME

de Mme de Sancy, dame du palais de l’Impératrice. La réponse me parvint le 17 avril ; j’étais accepté. Ce mariage comblait tous mes vœux et réunissait tout ce que je pouvais désirer : fortune, nom, cœur, esprit et bonté. La cérémonie du mariage devait avoir lieu à la fin de mai. Il ne pouvait plus être question de voyage en Russie. Je demandai ma mise en disponibilité, qui me fut accordée avec le titre de ministre plénipotentiaire. L’Empereur, l’Impératrice, la grande-duchesse Stéphanie, le roi Jérôme, signèrent à Saint-Cloud mon contrat de mariage. L’Empereur me dit : « Je vous félicite de nouveau et je suis content de vous donner cette nouvelle preuve de mon amitié pour vous. » Le comte Walewski a été mon témoin, et le duc de Bassano celui de ma femme. Le mariage eut lieu à la Madeleine le 20 mai 1856 et fut béni par notre vénérable ami l’abbé Deguerry, alors curé de cette paroisse.

Lorsque j’allai en faire part au roi Jérôme, il me dit : « Vous savez que vous épousez ma petite-cousine. » L’arrière-grand’mère de Mlle de Sancy de Parabère, Mme Rolier, alors âgée de quatre-vingt-dix ans, était d’une famille corse, alliée de près aux Bonaparte, les Benielli – sa fille, la comtesse Lefebvre-Desnoettes, possédait encore l’hôtel de la rue de la Victoire qu’avait habité le général Bona-