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MES SOUVENIRS

Il y eut le soir aux Tuileries un bal magnifique. Cette partie ne semblait pas beaucoup l’amuser, mais il y fit à tous bonne figure.

Le jeudi 29 novembre, Victor-Emmanuel, qui avait passé la matinée à Versailles, partit à sept heures du soir pour Londres par Calais. Il se rendait directement à Windsor, le prince Albert devant aller le recevoir à son arrivée au chemin de fer de Londres. Il laissa trois grands cordons des Saints Maurice et Lazare pour le duc de Bassano, le duc de Cambacérès et le duc Tascher de la Pagerie. Le duc Pasqua reçut le grand cordon de la Légion d’honneur, MM.  de la Rocca et Nigra la plaque de grand officier MM.  Calderina et d’Angrogne furent faits commandeurs, Cigalla officier ; Charles de Robilant et Barone reçurent la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Victor-Emmanuel, resté d’habitudes toujours matinales, était un jour monté à cheval avec Edgar Ney ; il avait suivi à huit heures du matin l’avenue des Champs-Élysées presque déserte. Le soir, il dit à la comtesse Walewska : Que faites-vous donc habituellement à huit heures du matin ? C’est étonnant, je n’ai rencontré personne à cette heure-là dans Paris. » Dormant peu, il sortait de si bonne heure que, pour lui parler d’affaires, Cavour était obligé de se présenter chez lui à six heures du matin.