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MES SOUVENIRS

placer dans la chambre du Roi un tableau peint par d’Azeglio et offert à l’Empereur. Mon ami le comte Charles de Robilant était du voyage, et j’ai pu lui serrer la main dès qu’il descendit du wagon à la suite du Roi. L’Empereur reçut le Roi au bas de l’escalier des Tuileries ; l’Impératrice, restée en haut, l’embrassa fraternellement. Tous les boulevards étaient pavoisés aux couleurs italiennes. La journée du lendemain se passa à l’Exposition, qui était encore ouverte et où un concert fut donné ; j’y assistai aussi. Victor-Emmanuel voulut tout voir et y resta jusqu’à la nuit, rentrant aux Tuileries par la place de la Concorde et le jardin. Partout la foule se pressait sur son passage, aux Champs-Élysées et à l’intérieur de l’Exposition. L’impression du public était très bonne. Il a l’air si bon, si franc, si loyal ! disait-on ; il a l’air si militaire ! L’Impératrice, dont la grossesse était avancée, se trouvant indisposée, ne put venir ni à la messe du matin aux Tuileries, ni au dîner du soir. La veille, le Roi avait été très empressé auprès d’elle, ainsi qu’auprès d’une des dames du palais, fort aimable personne, Mme de Malaret, née de Ségur.

Le lundi 26 novembre fut occupé par une chasse à Saint-Germain. Plus de mille pièces furent abattues. Le Roi tua pour sa part une importante quantité de