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MES SOUVENIRS

pécuniaires qu’on lui impose. On se rapprocherait de part et d’autre, et les bases d’un concordat seraient bientôt jetées, surtout si le Piémont demandait à la France le bienfait de sa médiation et de son arbitrage. La France aurait plus que toute autre puissance l’influence nécessaire pour faire accorder au Piémont ce qu’elle a obtenu elle-même au commencement de ce siècle.

« L’envoi du contingent sarde en Crimée peut aussi, dans un avenir peu éloigné, produire d’excellents effets pour le Piémont, en dehors des autres avantages qui en résulteront pour lui. Les fatigues et les dangers que le contingent est allé braver, les succès qu’il partagera avec nous effaceront la tache de Novare et rendront à l’armée sarde le prestige moral qui ennoblit la force matérielle. Son général Alphonse de La Marmora, qui jouit déjà de l’estime générale dans son pays et qui ne s’est pas encore compromis avec aucun parti, pourra aspirer à jouer le premier rôle près de son souverain et l’aider au besoin à rétablir son autorité et à la faire respecter.

« Pour aider les éventualités favorables qui se présentent dans un avenir encore incertain, il serait fort utile, je crois, que le roi Victor-Emmanuel mît à exécution le projet qu’il avait formé de faire un