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CHAPITRE HUITIÈME

Le 15 mars 1855, sir Hamilton Seymour m’écrivait de nouveau :

« J’ai voulu vous envoyer, — pour augmenter votre collection, — une lettre de la belle marquise de C… dont le prince de Ligne parle dans ses Mémoires, — c’est-à-dire la marquise de Coigny, née de Conflans, à laquelle pendant des années il adressait sa correspondance et ses hommages. C’était l’amie intime de mon père, en vertu de quoi elle m’écrivait très souvent dans ses vieux jours. Malheureusement ces lettres se trouvent tellement farcies de noms propres que je n’en trouve pas une que j’ose exposer au risque d’être lue et commentée, d’autant qu’il est toujours question de ceux qui me tiennent de près.

Ces lettres m’ont donné l’idée de m’occuper du voyage du prince de Ligne, quand il eut l’honneur d’accompagner la grande Sémiramis moscovite en Tauride, comme on disait alors.

Mon Dieu ! que nous avons toujours l’art de ne point juger tant soit peu le présent par le passé !

Voici un extrait d’une lettre écrite en 1787, je crois, de Balaklava (par le prince de Ligne) à cette même belle marquise de C… d’alors. Je la livre à vos appréciations.

« — Vous saviez de l’impératrice (Catherine II) que