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MES SOUVENIRS

famille du Prince Président. C’est lui-même qui me l’apprit.

« En 1881, me dit-il, lors du soulèvement de la Romagne, j’étais ministre d’Angleterre à Florence. Un soir, une dame se présente chez moi pour me parler. C’était la reine Hortense. Elle accourait à florence pour aller rejoindre ses deux fils, qui se trouvaient alors dans les États du Pape. N’ayant pas de passeport, elle venait en demander un au ministre d’Angleterre, sur l’amitié duquel elle croyait pouvoir compter. Je lui dis aussitôt que j’étais à sa disposition et qu’elle pouvait prendre un de mes noms, celui d’Hamilton, par exemple, si cela lui convenait. — Mais quelle route, me demanda la reine, dois-je suivre pour ne pas tomber aux mains des Autrichiens ? — Je ne pourrais le dire à Votre Majesté, repris-je, qu’après avoir causé avec mon collègue d’Autriche, chez lequel je vais me rendre à l’instant. »

En effet, au bout d’une heure sir Hamilton revenait chez lui et donnait à la reine, avec le passeport, les renseignements qu’elle désirait et au moyen desquels elle parvint à rejoindre les deux princes.

« Depuis ce jour, continua sir Hamilton Seymour, dans toutes les lettres que la reine m’a adressées elle m’appelait toujours, en plaisantant, son cousin, à cause du nom d’Hamilton qu’elle avait porté pendant