répondit par un refus dans lequel, faisant allusion aux événements de 1812, il menaçait la France d’un nouveau Moscou si elle attaquait la Russie. Chose étrange ! jusqu’au dernier moment l’empereur Nicolas continua à combler de prévenances l’ambassadeur de France. Le 8 février 1854, il lui envoya avec une lettre fort aimable le grand cordon d’Alexandre Newski. De son côté, l’impératrice de Russie, très opposée d’ailleurs à la guerre, fit cadeau à Mme de Castelbajac d’un magnifique châle des Indes. Le grand-duc Constantin, à la tête du vieux parti russe, était à la fois très belliqueux et très hostile au nouveau souverain de la France. M. Thouvenel écrivait à ce sujet à M. de Castelbajac : « Je vois la preuve de ces dispositions dans le titre que le grand-duc Constantin a donné, assure-t-on, au comte de Chambord : appeler roi un prince qui n’a pas porté le sceptre, c’est faire plus qu’un acte de courtoisie, c’est proclamer un principe contraire à celui de notre gouvernement, c’est montrer le bout de l’oreille[1]. »
Le grand-duc Constantin se montrait, du reste, en toute occasion très opposé au chancelier de Nesselrode, dont il qualifiait de faiblesse les tendances pacifiques.
- ↑ Nicolas Ier et Napoléon III, par L. Thouvenel.