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CHAPITRE SEPTIÈME

la société russe parlaient de quitter Parie ; Mme de Liéven se disposait à partir pour Bruxelles, et Mme Nariskin pour l’Italie. « L’empereur Napoléon aurait un bien beau rôle en empêchant la guerre », me dit la princesse de Liéven. De nouvelles tentatives d’arrangement étaient faites à Constantinople par les quatre grandes puissances. Le général de Castelbajac m’écrivait de Pétersbourg, le 15 octobre 1853 : « Quant à moi, malgré toutes les chances contraires, je crois à la paix ; mais vous savez que je suis le médecin Tant mieux, que je crois qu’on ne meurt que de bêtise et que nous avons affaire à des gens d’esprit à Paris et même ici, où du reste on est très désireux de la paix et très attrapé de voir l’attitude guerrière et guerroyante de la France et surtout de l’Angleterre. Cependant, il ne faudrait pas les pousser à bout et leur faire déployer contre les Turcs l’étendard sacré, qui décuplerait leurs forces et leurs finances. Le général Baraguey d’Hilliers, qui représentait la France auprès du gouvernement ottoman, se plaignait fort de l’ambassadeur anglais, lord Stratford de Redcliffe, et il écrivait : « J’aime mieux voir les Russes à Constantinople que de laisser Gallipoli aux Anglais. » La lutte entre les deux ambassadeurs devenait des plus violentes. Lors de la nomination du général Bara-