pour lesquels il n’éprouvait aucune sympathie, les gardant parce qu’ils se pliaient à ses désirs et lui étaient commodes, oui, messieurs, vous avez raison et vous m’y faites penser. J’ai bien envie de signer ici le décret qui vous renverra tous. »
En visitant près du Lingot l’église de Mille Fiori avec mes amis, nous aperçûmes dans la sacristie un gros bouquet de fleurs fanées. — « Qui vous a donné ces fleurs que vous gardez si précieusement ? » dis-je au sacristain.
– « C’est la Vercellana, » me répondit-il.
– « Qui est la Vercellana ? » lui dis-je.
Le sacristain fit semblant de ne pas entendre. Comme j’insistais, il Soit par me dire d’un air de mystère : « La Vercellana, mais c’est la dame qui habite la maison de campagne située tout près d’ici, dans la plaine, à quelques pas de la route de Stupinis. »
– « Bien ! et A qui appartient la maison que vous m’indiquez ? »
– « C’est à Sa Majesté », finit-il par me dire à voix basse, visiblement gêné et contrarié de toutes ces questions.
La Vercellana n’était autre que la fameuse Rosine, maîtresse attitrée de Victor-Emmanuel. La maison qu’elle habitait provenait d’un banquier de Gênes,