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CHAPITRE SIXIÈME

bienveillance d’Alexandre Ier, et en décembre 1824 il reçut avec le grade de général aide de camp le commandement du premier corps d’infanterie.

En 1826, l’empereur Nicolas, ayant appris que le gouvernement persan, tout en faisant les plus belles promesses au prince Menschikoff, alors ministre de Russie à Téhéran, se préparait secrètement à la guerre, chargea le général Paskiévitch du commandement du corps d’expédition contre la Perse. Arrivé à Tiflis, Paskiévitch marcha contre l’armée persane ; la rencontrant à sept verstes d’Élisabethpol, il lui livra bataille et la défit. Pour ce fait d’armes il reçut de Nicolas une épée d’or enrichie de diamants. C’est de cette guerre que date sa réputation d’excellent administrateur à laquelle il attachait un grand prix. « Jamais je n’entre en campagne, m’a-t-il dit un jour, sans avoir réuni des vivres pour cinquante jours. »

Après la prise des forteresses d’Abbas-Abdad, de Sarde-Abdad et d’Érivan, il reçut la grand’croix de Saint-Wladimir.

Il négocia avec non moins de succès le traité de paix qui termina la guerre. Ce traité, très avantageux pour la Russie, lui valut le titre de comte d’Érivan, théâtre de sa victoire, avec une dotation d’un million de roubles assignats. Le schah de