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MES SOUVENIRS

qu’on ne s’en fût pas persuadé plus tôt à la cour de Pétersbourg.

« Comme souvent on m’a fait des réflexions sur l’état de votre pays, la présence des réfugiés de différents pays, le langage de certains orateurs de la Chambre des députés, toutes choses qui, selon certaines personnes, semblaient démontrer une grande faiblesse à leur égard, j’ai cru devoir, à ma grande satisfaction, entrer dans des détails plus particuliers sur le Roi, sur son gouvernement actuel et sur les forces respectives des partis. J’ai souvent fait remarquer que le caractère distinctif du Roi était une grande droiture de cœur et une rare loyauté de sentiments ; qu’ayant juré le statuto, il se considérait comme engagé d’honneur à le conserver, et qu’il ne se déciderait à l’abolir ou à le modifier radicalement qu’autant qu’il en serait résulté des inconvénients irrémédiables pour la marche du gouvernement et le maintien de la tranquillité publique ; que, depuis 1848, les abus du régime constitutionnel, au lieu d’augmenter à mesure qu’il s’éloignait du point de départ, avaient au contraire diminué au fur et à mesure qu’on avançait, et qu’aujourd’hui on était arrivé à une situation gouvernementale régulière et normale. Enfin, j’ai représenté votre presse, à quelque malheureuse exception près, comme étant