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CHAPITRE CINQUIÈME

tent, comme vous le savez, Mmes les grandes-duchesses, qui n’ont pas encore eu la rougeole ? Lorsque Mme de Fiquelmont l’a eue il y a quelques années, le comte de Fiquelmont s’est abstenu de paraître à la cour. Si vous croyez devoir suivre son exemple, je vous prierai de me le faire savoir par le porteur, pour que je puisse me charger de vos excuses auprès de Leurs Majestés Impériales.

« Veuillez agréer tous mes hommages.
« Nesselrode.
Dimanche matin.


Pendant cette maladie si sérieuse je ne fus pas abandonné par mes deux amis et collègues le comte Aloys de Rayneval et M. Camille Dolfus ; de temps en temps on me permettait de sortir de mon lit, et un jour je vis de ma fenêtre passer le convoi du conseiller privé Apratchinine, grand cordon de Saint-André, grand maître de la cour. Il avait épousé la petite-fille du maréchal Koutousoff. En tête, se trouvaient des hommes habillés de robes noires, avec de larges chapeaux, portant des torches puis venaient les coureurs de la cour, des officiers portant les décorations du défunt sur des coussins rouges, les prêtres grecs avec une toque ayant la forme d’un gâteau de Savoie, puis le char surmonté d’un balda-