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MES SOUVENIRS

de France avec tout le corps diplomatique et les grands dignitaires de l’empire russe. Je me trouvais en face de l’Empereur, qui est resté pendant toute la cérémonie appuyé contre une colonne, priant fort religieusement en suivant les prières dites par l’archevêque catholique de Mohileff. Il tenait un cierge à la main, ainsi que les grands-ducs Constantin, Nicolas et Michel, placés derrière lui. Les prières finies, il porta avec ses fils le cercueil de son gendre jusqu’au caveau, il embrassa une dernière fois le cercueil, puis il se retira. Il paraissait fort affecté. Tout le monde défila ensuite dans les caveaux de l’église où le corps avait été déposé. Suivant l’usage, je jetai, en pensant au prince Eugène, comme tout le monde de la cendre sur le cercueil.

Quelques jours plus tard, le 12 décembre 1852, l’empereur Nicolas rendit un oukase qui rattachait plus étroitement à la famille impériale de Russie les enfants du défunt encore en bas âge ; il leur donna de nouvelles armoiries, effaçant ainsi autant qu’il dépendait de lui le souvenir de leur descendance du prince Eugène.