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MES SOUVENIRS

constamment auprès de lui, lui donnant les soins les plus empressés.

L’Empereur avait rendu au prince une visite le soir même avant la crise. La nuit se passa ainsi.

À cinq heures, le malade était pris de nouveaux vomissements, Ricord fit appeler deux autres médecins, mais aucun d’eux n’était au palais. « Ne vous effrayez pas, madame la grande-duchesse, ni vous non plus, monseigneur, leur dit-il, cela ne sera rien ; vous voyez combien je suis calme, je n’ai aucune crainte. » À ces paroles, le duc se tranquillisa et vomit ensuite sans grand effort deux onces de sang caillé. Se trouvant mieux après ces vomissements, il demanda de l’eau glacée et se reposa. Au bout de deux heures, le pouls devint presque normal, le sang disparut des expectorations, et le malade s’endormit. À huit heures du matin, l’Empereur et l’Impératrice vinrent le voir ; le duc se trouvait dans ce moment aussi bien que son état le permettait après cette crise. Le docteur Fischer entrant après eux, l’Empereur l’emmena aussitôt dans le cabinet turc attenant à la chambre du duc, et, lui adressant la parole en allemand, s’informa de l’état de son gendre, lorsque la grande-duchesse, qui avait accompagné son père, lui dit : « Je veux vous présenter le docteur Ricord, un serviteur fidèle du prince