froid, son visage impassible. Il fut très bienveillant, me disant que j’allais me trouver sur un plus grand théâtre à Saint-Pétersbourg qu’à Turin et que j’aurais là de nouvelles occasions de me distinguer. Il ajouta avec un accent significatif :
« J’aime les jeunes gens et je grandirai avec moi ceux qui me serviront bien. »
Je laissai tomber cette ouverture et je pris congé.
Je passai fort peu de jours à Paris. En m’annonçant ma nomination, M. Thouvenel m’avait écrit :
- « Monsieur,
« Je me félicite d’avoir pu contribuer pour ma faible part à l’avancement qui vous était dû à si juste titre. Si Rome eût été vacante, vous fussiez très certainement resté en Italie. C’est votre véritable terrain, et vous y reviendrez. Mais il ne fallait pas, dans l’intérêt de votre avenir, remettre encore votre nomination au grade de premier secrétaire d’ambassade.
« Vous savez que M. le marquis de Castelbajac va se trouver seul, et vous ferez bien de ne pas trop tarder à vous rendre à Saint-Pétersbourg. Vous avez cependant quelques semaines devant vous pour faire vos adieux à Turin et repasser par Paris, si vous en avez le désir. Quant à l’intérim de M. de Butenval, il