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iv

quences que devaient avoir à brève échéance les fausses conceptions du souverain de la France. Et cependant dès cette époque se révélaient les côtés défectueux de l’organisation de notre armée, les lacunes de commandement, les hésitations de celui qui, portant le plus grand nom de notre histoire militaire moderne, devait se montrer si impuissant à conserver intact le dépôt de nos gloires.

Rien n’est émouvant comme ce contraste dans un récit dont le principal mérite est une absolue sincérité. Le comte de Reiset a vu les événements qu’il raconte ; il a entendu les paroles qu’il répète. Il a pour les malheurs du souverain qu’il a servi avec dévouement une respectueuse compassion. Il ne discute pas, il ne commente pas, il expose, avec la douleur du patriote qui a le sentiment des dangers que court son pays. Ce tableau fidèle des événements auxquels il a assisté et auxquels il a pris une grande part emprunte toute sa valeur à cette sincérité qu’aucune préoccupation de parti ne saurait troubler désormais. Le comte de Reiset a pendant toute sa vie loyalement servi la France : à l’âge où il est arrivé, il n’a plus au cœur d’autre amour.

Robinet de Cléry