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MES SOUVENIRS

regard, le général marquis de la Marmora, aussi premier écuyer. Les généraux Masari, Bicherasio, Scati et de Robilant suivaient dans d’autres voitures. Ils arrivèrent à Alexandrie à 6 heures du matin. Le roi allait à la guerre comme à la manœuvre : depuis qu’il était monté sur le trône il avait perdu la gaieté de sa jeunesse. À Voghera, on distribua des cocardes tricolores, mais le roi n’en porta pas. À la frontière de Lombardie, le comte Martini se présenta comme commissaire du gouvernement milanais auprès du roi. L’entrée de l’armée sarde à Pavie fut des plus brillantes. Charles-Albert, qui avait déjà fait deux marches à cheval, était à la tête de ses troupes que les dames de leurs balcons couvraient de fleurs. Le peuple montrait un grand enthousiasme. Le roi passa en revue une partie de son armée. Les Autrichiens étaient, disait-on, très découragés. À Crema où les Croates, en se retirant, avaient commis des horreurs, Charles-Albert descendit dans la jolie maison de campagne du comte Martini où le gouvernement provisoire de Milan vint le saluer, faisant tous ses efforts pour le dissuader de passer par Milan ; les Mazziniens se montraient très opposés à l’union de la Lombardie et du Piémont sous l’autorité du roi de Sardaigne. À Bozzolo arrivèrent des rapports du général Bès annonçant qu’il était en face de l’en-