CHAPITRE IV
Au commencement de 1848, un mouvement tout-puissant se produisit en Italie. Le nouveau pape Pie IX était entré dans la voie des réformes que les grandes puissances avaient inutilement conseillées à son prédécesseur Grégoire XVI. Les princes italiens, malgré les traités secrets qui les liaient à l’Autriche, s’étaient vus forcés de suivre cet exemple.
Charles-Albert, qui semblait être devenu définitivement un prince d’ancien régime, se décida assez brusquement à donner à son royaume une constitution libérale. Deux de ses ministres, le marquis Alfieri et le comte de Revel, l’en pressaient fort, invoquant pour le déterminer l’exemple du pape Pie IX. Charles-Albert était devenu fort dévot. Le 7 février, au matin, il se rendit dans sa chapelle où il entendit la messe, se confessa et communia. Aussitôt après, il réunit son conseil et lui annonça sa résolution. Le