Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
CHAPITRE TROISIÈME

Elle est enchantée de l’accueil qu’on lui a fait à Strasbourg et sur toute sa route. Plus elle approche de Compiègne où l’empereur l’attend, plus ses lettres deviennent tendres, passionnées même. « Je suis, dit-elle, toujours la première levée pour partir, » elle laisse à l’empereur d’en deviner la raison. Elle remercie l’empereur des faisans de sa chasse qu’il lui a envoyés. Elle lui promet d’aimer sa mère, sa sœur, enfin tous les individus de sa famille que l’empereur aime. Son réveil est toujours très doux, parce qu’elle reçoit chaque matin une lettre de l’empereur.

Marie-Louise se révèle, dans sa correspondance, d’un esprit léger, mais passionné. Après son mariage, lorsque l’empereur la quitte, elle se tourmente, elle est triste, lorsqu’elle passe devant ses fenêtres qui sont fermées. Elle joue des heures entières sur son lit avec son fils. « Ah ! écrit-elle, si tu ne reviens pas au bout du temps que tu m’as dit, j’irai plutôt te retrouver au camp, habillée en page. » Elle déteste les Anglais, puisqu’ils forcent l’empereur à s’éloigner d’elle. Enfin, l’empereur l’autorise à s’établir à Laëken. On y joue l’opéra : La maison à vendre. Talma y donne aussi quelques représentations, « Je cherche à être aimable avec les Belges, » écrit-elle. Puis, dans une autre lettre, elle raconte qu’on lui a