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CHAPITRE TROISIÈME

sa grande maîtresse la marquise Scarampi, mariée en premières noces à un général autrichien, le comte Mitrouski, toute sa correspondance avec lui. J’eus occasion de voir ces lettres et la permission d’en prendre des extraits : « Le prince de Neuchâtel vous dira, écrivait Marie-Louise à Napoléon après la cérémonie du mariage qui avait eu lieu à Vienne, que ce n’est pas sans une vive émotion que j’ai assisté ce matin à la célébration du mariage. »

L’empereur lui écrivait chaque jour et, lorsqu’elle se mit en route pour venir en France, elle trouva une lettre à chaque étape. Dans une de ses premières lettres elle dit à l’empereur qu’elle avait eu l’intention de donner quelque argent de sa cassette particulière à de pauvres blessés français qui étaient à Vienne, mais comme elle avait reçu de l’empereur Napoléon une somme pour leur être distribuée de ses mains, elle pensait mieux faire en employant cet argent à lui pour ce premier acte de bienfaisance, afin qu’on lui en fût personnellement reconnaissant.

Elle fut très fatiguée par un gros rhume pendant son voyage ; elle parle souvent de cette indisposition dans ses lettres, et comme l’empereur s’en inquiète, elle promet de prendre les soins d’un médecin pour lui faire plaisir, ce qu’elle ne fait jamais. Elle assure d’ailleurs qu’elle ne tousse plus et qu’elle se porte