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MES SOUVENIRS

cadets étaient déjà des hommes et vivaient avec lui.

Charles-Albert les fit élever à Turin dans son Palais. Ils étaient d’une ignorance incroyable ; il leur donna le grade de colonel pour pouvoir leur en donner les appointements, car ils étaient dénués de tout. Le second de ces princes, l’infant don Fernando, témoigna au roi de Sardaigne une grande reconnaissance. Il fit avec lui le commencement de la guerre de Lombardie et ne quitta l’armée que sur l’ordre exprès de son père qui le rappela près de lui. Il refusa de contracter un mariage très avantageux avec une archiduchesse autrichienne pour ne pas s’allier à une puissance qui était en guerre avec son bienfaiteur.

Le voisinage de Parme rendait fréquents les rapports de la cour de Turin avec l’impératrice Marie-Louise, à qui le duché de Parme avait été donné sa vie durant. Elle y vivait avec le comte de Neipperg : les moindres détails de sa vie défrayaient la chronique. Elle avait grand air, mais elle était devenue tout à fait vieille femme et s’habillait en conséquence. Jeune, elle aimait la toilette, cependant elle détestait la représentation ; ses habitudes étaient très simples, elle était généreuse et faisait autour d’elle beaucoup de bien. Elle parlait le moins souvent possible de l’empereur Napoléon. Elle laissa à