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CHAPITRE DEUXIÈME

attendant il est élevé comme s’il était reconnu. Il est déjà embarqué et probablement en ce moment devant Tunis. » Cette reconnaissance n’eut lieu que lorsque Charles-Albert fut monté sur le trône. Comment croire alors que ce fut bien là le prince libéral en qui les partisans d’un changement de régime avaient placé leurs espérances ? Lorsque le trône de Charles X fut menacé, il écrivait : « Nous sommes dans l’espérance de voir les affaires de France prendre une meilleure direction. Mais il y a une telle légèreté et versatilité dans ce malheureux pays que l’on ne peut compter sur rien. Si le ministère est renversé et qu’une dernière et éclatante preuve de faiblesse soit donnée aux révolutionnaires, on ne peut s’attendre qu’aux plus grands malheurs. Les plus à plaindre sont les paisibles voisins comme nous, car il n’y a aucun doute que les libéraux pousseront aussitôt à la guerre. Ils nous l’ont bien prouvé sous le dernier ministère ; on ne peut se faire une idée de toutes les mauvaises affaires qu’ils nous ont suscitées dans nos ports de mer, dans nos villes frontières, de toutes les plaintes dénuées de fondement, de toutes les querelles qu’ils nous ont cherchées, alléguant à tout propos notre esprit autrichien. »

Charles-Félix lui avait rapporté de Naples, où il