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MES SOUVENIRS

« Je travaille, beaucoup, disait à cette époque le prince de Carignan, vivant plus avec les temps anciens qu’avec les temps modernes. L’étude de l’histoire est, à mon avis, celle où l’on peut puiser les plus grandes et utiles leçons pour toutes les époques, en même temps qu’elle est d’un intérêt infini et toujours croissant. »

Il s’occupait de l’éducation de ses fils, Victor-Emmanuel, duc de Savoie, Ferdinand, duc de Gênes. En novembre 1829, Victor-Emmanuel, âgé de neuf ans, reçut l’uniforme de soldat du régiment de Royal-Piémont ; sur la proposition du prince de Carignan, le chevalier de Saluces fut nommé par le roi gouverneur de ces deux jeunes princes : « Tout me fait présumer, écrivait-il alors, les plus grands biens et avantages de la nouvelle éducation que mes enfants vont entreprendre. Ils sont eux-mêmes enchantés. »

Il prenait non moins de soin de l’éducation de son neveu Eugène de Carignan dont la grand’mère était d’une famille française qui n’avait pas rang à la cour. Il le retira du collège des Jésuites pour le placer au collège de la marine à Gênes, dirigé par le général de Châteauvieux : « Je n’ai pu encore obtenir de Sa Majesté qu’elle le reconnût, mais elle m’a donné à cet égard de bien bonnes espérances. En