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MES SOUVENIRS

Rentré peu à peu en grâce vis-à-vis du roi Charles-Félix, il occupait ses loisirs à des voyages et à des études historiques. Il écrivit un récit de la campagne d’Andalousie de 1823. Ayant découvert en 1829 à Palenzio des médailles, des coupes et des vases romains, il fit des recherches sur l’histoire de cette ville à laquelle il consacra une notice.

Il écrivit également une histoire des Vaudois, population très intéressante qui, au nombre de 22,000 âmes, s’étend dans les vallées de Luzerne, Perosa et Saint-Martin (province de Pignerol). Ce sont des protestants parlant la langue française, remontant bien avant Luther à Pietro Valdo, qui, au douzième siècle, organisa leur culte ; ils prétendent même, d’après leurs plus anciennes traditions, avoir conservé intacte la religion primitive, l’Évangile prêché par les apôtres, sans admettre ce que l’Église catholique y a ajouté depuis. Très dévoués et fidèles à leurs souverains dans les guerres et les révolutions, ils étaient traités par eux avec bienveillance. Mais depuis la Réforme les ducs de Savoie appliquèrent aux Vaudois des lois exceptionnelles, les privant de tous droits politiques, religieux et civils. Ils ne pouvaient, d’après d’anciens édits, parvenir à aucun emploi, ni rien posséder en dehors de leurs étroites limites territoriales.