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MES SOUVENIRS

que depuis quelque temps l’état de sa santé lui rendait très pénibles les fonctions de la royauté et que les circonstances ne pouvant qu’ajouter à ce fardeau il priait son frère de vouloir bien s’en charger à sa place. Toutes les hésitations du duc de Genevois durent cesser. Il était impossible de laisser plus longtemps la situation du royaume indéterminée. Le nouveau roi Charles-Félix notifia aux puissances son avènement et il reçut à Modène les ministres étrangers.

Les effectifs de l’armée furent considérablement réduits, tous les soldats qui le demandaient étaient renvoyés dans leurs foyers. De notables économies forent ainsi réalisées. La probité personnelle de l’abbé Morentini, président de la junte ; du ministre de la Guerre comte de Santa Dosa ; du ministre de l’intérieur Del Pozzo ; du ministre des Finances, de Gubernatis, avait empêché les dilapidations qui accompagnent habituellement les mouvements révolutionnaires. Le gaspillage n’avait pas dépassé le chiffre de 8 à 10 millions.

Le roi Charles-Félix ne revint dans sa capitale que le 19 octobre 1821, après une absence de six mois. Il avait rencontré auparavant son prédécesseur Victor-Emmanuel Ier à Lucques, où il s’était rendu pour le voir. Le prince de Carignan était sévèrement tenu