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MES SOUVENIRS

Carignan et parla elle-même au prince qui se fit accompagner par une escorte de deux régiments de cavalerie et d’artillerie légère sur lesquels il comptait. Il passa ainsi sain et sauf au milieu des conjurés apostés pour accomplir leur projet.

Lors de son avènement au trône Charles-Albert n’oublia pas le service que lui avait rendu la comtesse Masin de Montebello. Pour assister aux bals et aux fêtes de la cour, il fallait justifier de trois degrés de noblesse dans les lignes paternelle et maternelle. La femme était tenue de faire les mêmes preuves que le mari. Charles-Albert en dispensa la comtesse Masin de Montebello.

Deux étendards restaient donc debout : à Alexandrie l’étendard fédéral italien, à Novare l’étendard royal. Chaque parti appelait à lui les réserves qui se rendaient en plus grand nombre à Alexandrie qu’à Novare. Les pouvoirs civils étaient exercés à Turin et à Alexandrie par une junte, à Gênes par une commission qui s’arrogeait le droit de réduire les droits sur les vins étrangers, le sel, le blé et autres grains. Les personnages les plus compromis : le marquis de Prié, le prince de la Cisterne, le duc de Vallombrosa prenaient leurs passeports et se réfugiaient à l’étranger. En Savoie et à Nice l’autorité royale était maintenue.