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MES SOUVENIRS

prince de Carignan à défendre les couleurs du pays. En même temps, dans les régiments les plus attachés au Roi, de nombreuses désertions se produisirent. En un seul jour, les régiments des gardes et d’Aoste perdirent un tiers de leur effectif.

Une armée autrichienne de 40,000 hommes continuait sa marche sur Naples et battait les miliciens napolitains commandés par le général Pepe. Milan et ses approches, toutes les villes de Lombardie étaient hérissées de canons. Le duc de Genevois, devenu roi de Sardaigne par l’abdication de son frère, restait à Modène, entouré des adversaires les plus décidés du mouvement italien.

Dans une situation si difficile le prince de Carignan avait non seulement accepté une constitution, mais composé un ministère dont les hommes marquants étaient M.  Dalpozzo, ministre de l’intérieur, auteur d’un travail sur les réformes à apporter dans la législation piémontaise ; le comte de Santa Rosa, ministre de la Guerre, et M.  de Gubernatis, ministre des Finances.

La guerre aux Autrichiens et leur expulsion de l’Italie étaient le but principal des meneurs. Leurs illusions étaient extrêmes. L’un d’eux disait à l’ambassadeur de France : « Ne nous envoyez pas d’hommes. L’Italie doit faire à elle seule sa destinée :