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CHAPITRE QUINZIÈME

tendresse, mais ils ne s’en demandaient pas davantage et ils étaient parfaitement satisfaits l’un de l’autre.

Le deuil causé par la mort de Charles-Albert étant terminé et la paix étant signée, le roi Victor-Emmanuel ainsi que son frère reprirent leurs réceptions de gala. Le premier bal de la saison fut donné par le duc de Gênes le 8 janvier 1851. Il y avait près de huit cents invités. L’escalier était entièrement bordé de vases de fleurs naturelles ; il y avait en outre dans des vases de marbre des fleurs artificielles dont chacune contenait une lumière, de sorte que l’escalier paraissait éclairé par ces fleurs. Au haut de l’escalier était suspendue une grande lanterne garnie de verres dépolis sur lesquels étaient peints deux écussons, l’un aux armes du duc de Gênes, l’autre à celles de la maison de Saxe à laquelle appartenait la duchesse. Les antichambres étaient remplies de gardes et de domestiques en livrée rouge. De là on passait dans l’ancien appartement du roi Charles-Félix. On y était reçu par les officiers d’ordonnance du prince. Ce salon était entièrement tendu de tapisseries des Gobelins et éclairé par de magnifiques lustres de Venise. La dernière pièce était la salle de bal tapissée de soie rouge ; elle était réservée à la duchesse et aux dames invitées. Le corps diploma-