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MES SOUVENIRS

Ce qui était vrai, c’est que le Piémont et Naples représentaient en Italie des tendances absolument opposées. La contradiction de leur politique devait en faire fatalement deux adversaires, et de la surexcitation de l’esprit public contre la personne et les procédés du gouvernement de Ferdinand ii naissaient par la force des choses des incidents continuels.

L’ouverture de la session du gouvernement sarde avait eu lieu le 23 novembre 1850. Le roi Victor-Emmanuel avait bien voulu me faire connaître d’avance le discours qu’il devait prononcer.

Il y remerciait les Chambres qui lui avaient voté une liste civile de 6 millions : « La maison de Savoie, disait-il, n’a jamais pensé s’enrichir, car elle était bien sûre de pouvoir toujours compter sur l’amour et la générosité de ses sujets pour l’aider à supporter dignement les charges de la couronne. »

Après avoir déclaré que les bonnes relations de son gouvernement avec les États étrangers n’avaient souffert aucune altération, le roi ajoutait : « Les efforts de mon gouvernement ne sont point encore parvenus à surmonter les difficultés qui sont survenues avec la cour de Rome à la suite des lois que les pouvoirs de l’État ne pouvaient refuser à ses nouvelles conditions politiques et légales. La règle des actes et des démarches qui ont eu lieu a été cette