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MES SOUVENIRS

de Paris et notamment de lettres du prince de la Cisterne à divers personnages du Piémont. La police avait été bien informée, car des gendarmes avaient été placés aux six portes de Turin pour y guetter cette voiture et l’arrêter.

Le prince de la Cisterne, jeune homme de moins de trente ans, agissant sous l’influence de Mme  de Saluces, y dévoilait tout un plan de conspiration, nommant les personnes qu’il fallait employer, disant qu’il fallait gagner des colonels, que le général Guifflenga devait être réservé pour la guerre, mais que, trop indécis pour prendre un parti, il ne pouvait déterminer un mouvement à l’intérieur.

Parmi les personnages arrêtés figuraient le baron de Perron, plus tard ministre des Affaires étrangères et que j’ai vu mourant à Novare[1], officier français de famille piémontaise, fils du grand maître de la garde-robe du Roi ; le marquis de Prié et un employé de l’administration des postes.

Tous ces mouvements avaient pour mobile la haine des Autrichiens et la libération de la nation italienne de tout joug étranger. Ces mesures de rigueur n’empêchèrent pas l’insurrection militaire sur laquelle comptaient les meneurs. Elle éclata le 10 mars

  1. Voir plus bas page 322.