Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
411
CHAPITRE QUATORZIÈME

d’elle peu à peu. Si je réussis à régler l’affaire des dîmes, il sera, je le crois, possible de renouer plus tard les négociations sur les autres questions pendantes, car une fois sur la voie des arrangements on finit par s’entendre et s’accorder. Je compte pour obtenir ce résultat sur les bons offices du gouvernement français qui nous a déjà montré tant de fois sa bonne volonté, et je lui suis d’avance reconnaissant du concours qu’il voudra bien nous accorder dans cette circonstance. »

La sincérité de M. d’Azeglio n’était pas douteuse : son langage était aussi modéré que conciliant. Mais l’obstacle le plus grave à un accord était l’exil de l’archevêque de Turin. J’avais refusé au général de La Marmora de lui donner le passeport d’exil de Mgr  Franzoni qui devait se retirer à Lyon. Si pour la cour de Rome il s’agissait beaucoup moins de Mgr  Franzoni que de l’épiscopat tout entier, il existait en Piémont une irritation telle contre ce prélat que son retour à Turin pouvait devenir une cause de troubles et de désordres. À l’époque de mon entretien avec M. d’Azeglio, le ministre de la justice, M. Siccardi, venait de tomber assez dangereusement malade pour donner de sérieuses inquiétudes. On se demandait ce que ferait le clergé dans le cas où il réclamerait les sacrements et où il vien-