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CHAPITRE QUATORZIÈME

À plusieurs reprises, je fus chargé d’entretenir M. d’Azeglio de ces graves questions et d’insister pour que les négociations avec Rome fussent renouées.

M. d’Azeglio me répondit que cette affaire était une de celles qui le préoccupaient le plus, qu’il désirait vivement rendre possible la reprise des négociations, et qu’il s’étudiait depuis longtemps à la préparer par toutes sortes de bons procédés et de prévenances envers le Saint-Siège. Il me raconta qu’ayant appris que le gouvernement romain comptait envoyer différents objets à l’Exposition de Londres, il s’était empressé de lui offrir de mettre à sa disposition une frégate qui se serait rendue à Civita-Vecchia et aurait transporté gratuitement tout ce qu’on aurait voulu y embarquer.

« Je témoigne, ajouta-t-il, les plus grands égards et la plus grande déférence au chargé d’affaires de Rome, Mgr  Roberti. J’ai fait tout mon possible pour empêcher dans les journaux du Piémont les attaques passionnées, autrefois si fréquentes, contre la Cour de Rome. J’ai réussi en usant de mon autorité à restreindre dans les limites des convenances la polémique de la presse. Du reste je dois dire également, pour rendre hommage à la vérité, que la presse de Rome ne se montre plus aussi hostile contre nous.