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CHAPITRE QUATORZIÈME

l’article, mais M. Farini était dans le vrai quand il disait en terminant :

« Le lait est que, si Rome admet des droits réciproques, elle ouvre ainsi à la conciliation une voie qui serait fermée si Rome admettait cette condition de choses qui, d’après quelques zélateurs imprudents, serait toute de droits d’un côté et toute de devoirs de l’autre. Le gouvernement a toujours eu et témoigné un esprit de conciliation, et si, comme nous l’espérons, l’esprit de résistance est tempéré à Rome par la prudence traditionnelle du Saint-Siège, par le temps et par la bonté du souverain Pontife, nous pouvons espérer un accord dans l’avenir. Et comme l’allocution finit en disant que le Pape ne répugne point à modifier les dispositions des canons de l’Église selon l’opportunité et les lieux, nous espérons qu’il tiendra compte de l’autorité des lois qui sont une émanation et une partie du droit public en Piémont et des exigences des temps. L’allocution veut sauvegarder l’autorité de l’Église, l’État le veut aussi, mais il veut en même temps sauvegarder sa propre autorité. »

C’étaient toujours de part et d’autre les mêmes arguments et la même tactique. D’un côté la cour de Rome ne niait pas que les anciens concordats avec le Piémont n’étaient plus à la hauteur des be-