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MES SOUVENIRS

Le ministère sarde demandait l’entrée en franchise des gazes de Chambéry. L’occasion était bonne pour plaider la cause de la Grande Chartreuse. J’en parlai au ministre qui m’engagea à en entretenir le prince président. Un article du traité admit l’entrée en franchise de la liqueur de la Chartreuse en Piémont à titre de réciprocité, les gazes de Chambéry étant de même admises en France.

Quand le traité fut signé, j’envoyai un exemplaire du Moniteur à la Grande Chartreuse et à la Chartreuse du Reposoir d’Annecy où on fut bien surpris et reconnaissant de ce que le voyageur la Providence avait fait en leur faveur. Chez le général de la Hitte j’avais assisté au dîner donné en l’honneur des nouveaux cardinaux français qui venaient de recevoir la barrette. Je me trouvai à table entre M. Fould, ministre des finances, et un marquis romain chargé de porter la barrette à l’un des cardinaux.

Quoique la signature du traité de commerce et de la convention littéraire ait eu lieu le 7 novembre 1850, la ratification du gouvernement sarde ne fut donnée que le 6 février 1851. Des difficultés ayant surgi j’eus à m’en occuper dans le cours de l’hiver. La Belgique avait envoyé à Turin un plénipotentiaire dans le but de limiter l’exécution de la convention sur la propriété littéraire. Il voulait qu’elle ne fût