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CHAPITRE TREIZIÈME

l’échange des ratifications sur la seule parole du roi et de ses ministres.

« J’ai fait la paix, dit hautement Victor-Emmanuel, et le traité sera exécuté sans la Chambre. J’y suis tellement décidé que cette opposition ne m’occupe nullement. »

En présence des attaques dirigées contre la France, il déclarait que, « quant à lui, il faisait le plus grand cas des services qu’elle avait rendus au Piémont, et qu’il ne négligerait jamais une occasion de le dire et de prouver le prix qu’il y mettait. »

Les troupes autrichiennes évacuèrent définitivement le territoire piémontais le 26 août. Le duc de Gênes conduisit lui-même les troupes qui devaient occuper Novare et fit son entrée dans cette ville avec solennité.

À cette occasion M. Valerio s’écria en pleine Chambre : « C’est un triste cadeau que nous faisons à Venise et à la Hongrie ! »

Au Sénat M. Plezza, qui avait fait preuve l’année précédente d’une extrême violence dans ses conflits avec le roi de Naples, attaqua vivement l’armée. Victor-Emmanuel en fut profondément blessé et il reprocha à ses ministres de ne pas l’avoir assez énergiquement défendue. Dans ces luttes quotidiennes le ministère se décomposait ; le ministre de la guerre,