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MES SOUVENIRS

députés. M. Pinelli, ministre de l’intérieur, soutint que Garibaldi avait perdu ses droits de citoyen en servant un gouvernement étranger et que la prudence ne permettait pas de le laisser séjourner sur le territoire sarde.

Malgré un ordre du jour déclarant « que l’arrestation du général Garibaldi et la menace de l’expulser du Piémont blessaient les droits consacrés par le statut et les sentiments de nationalité et de gloire italiennes », il fut transféré le 11 à Nice pour voir sa famille, puis de là embarqué le 17 pour Tunis.

Les attaques contre la France dépassaient toute mesure.

Le cercle Brofferio fit imprimer et distribuer à profusion dans toutes les provinces une circulaire invitant à ne plus acheter de marchandises sortant des manufactures françaises. Un écrivain lombard ayant outragé l’armée française à l’occasion de la prise de Borne fut l’objet d’un arrêté d’expulsion. Un ancien ministre de la république romaine, M. Rusconi, Lombard réfugié à la Spezzia sur le territoire piémontais, publia dans la Concordia une lettre injurieuse pour le gouvernement français.

M. d’Azeglio se plaignait des premières mesures prises par le gouvernement pontifical que nos armes venaient de restaurer : le rétablissement du Saint-