Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
357
CHAPITRE DOUZIÈME

pondu à ma confiance en ordonnant secrètement à tous vos chefs de corps de commencer les hostilités à l’improviste et dans l’ombre de la nuit, ce jour-là mon parti a été pris irrévocablement. » M. de Lesseps avait été désavoué et le siège de Rome avait commencé.

De pareils incidents avaient leur contre-coup à Turin et dans toute l’Italie.

Bien souvent la reprise des hostilités entre l’Autriche et le Piémont avait paru menaçante. Si la guerre avait recommencé, la petite armée sarde se serait heurtée à des forces redoutables ayant au moins l’appui moral des principales puissances de l’Europe.

Les Autrichiens avaient bombardé Bologne qu’ils avaient dû attaquer de vive force. Ils avaient ensuite marché sur Ancône. En Toscane où le gouvernement grand-ducal avait été rétabli spontanément, le corps du général d’Aspre au nombre de dix mille hommes était entré à Florence malgré les protestations de M. Serristori, commissaire du grand-duc, déclarant hautement, au nom du prince, que c’était malgré lui que les Autrichiens occupaient sa capitale. Le général d’Aspre proclama la loi martiale contre les détenteurs d’armes et licencia la garde nationale. Devant Venise, Malghera et Mestre étaient tombés